COMPTE RENDU DE LA RENCONTRE DE LA FRATERNITE SACERDOTALE JESUS CARITAS – Tchad

La rencontre nationale de la Fraternité Sacerdotale Jésus Caritas tenue à Kélo (dans le diocèse de Laï) du  4 au 7 Janvier 2016, est ouverte par une récollection animée par l’Abbé Edmond Diondoh qui a fait un partage sur la « Miséricorde en 24 mots ». C’est un commentaire du Pape François sur le terme « Miséricorde » appelé aussi les 12 couples d’indications pratiques pour vivre gracieusement la Noël et l’Année sainte. Ce message du Pape est dédié exclusivement à ses collaborateurs de la Curie romaine à l’occasion de l’échange des vœux de Noël et du Nouvel an. Mais l’intervenant qui est sollicité pour animer cette récollection a jugé que ce même message est également très important pour nous prêtres, membre de la Fraternité Sacerdotale Jésus Caritas surtout en cette année de la miséricorde.

Lire le document complet (PDF): Compte Rendu de la RSJC à Kélo

 

Assemblée générale 2015 de la fraternité Iesus Caritas – Burkina Faso

Tanghin, le 25 mai 2015

Nous avons confié au Seigneur notre rencontre par une prière des laudes animée par l’Abbé Luc Edgard YELEMOU du diocèse de Dédougou.

Etaient présents à cette rencontre:
burkina-faso-asambleeAbbé Jean ZOUGOURI, Dédougou
Abbé Gustave SAWADOGO, Koudougou
Abbé Luc Edgard YELEMOU, Dédougou
Abbé Simon Evariste KI, Dédougou
Abbé Omer SAWADOGO, Ouahigouya
Abbé Jacques Philippe TOE, Dédougou
Abbé Adrien OUEDRAOGO, Ouahigouya
Abbé B. Ernest SOME, Bobo-Dioulasso
Abbé Stanislas SOW, Dédougou

Ordre du jour

  • Vie des différentes fraternités
  • Propositions pour les différentes rencontres
  • Cotisations
  • L’organisation de la fraternité nationale : renouvellement du bureau de la fraternité ?
  • Divers

Vie des différentes fraternités

Diocèse de Dédougou

Le diocèse de Dédougou compte une bonne vingtaine de membres et d’adhérents. Ceux qui constituent la fraternité sacerdotale Iesus caritas à Dédougou sont, pour la plupart, des jeunes prêtres. Dans le diocèse de Dédougou, il n’existe pas de fraternité séculière formée ou organisé.

Vue l’importance numérique des membres et adhérents, la fraternité sacerdotale Iesus caritas de Dédougou a été comme subdivisée en quatre sous-groupes suivant les quatre doyennés du diocèse, afin de réduire les distances pour les rencontres. Tous les sous-groupes n’arrivent pas toujours à tenir les trois rencontres annuelles que nous avons arrêtées de commun accord.

Par contre, la fraternité a pu tenir une rencontre regroupant les adhérents et sympathisants dans la paroisse de Safané.

Considérant la difficulté à tenir les rencontres périodiques, chacun est encouragé à vivre la spiritualité foucauldienne par l’adoration quotidienne, le désert, la révision de vie, la simplicité de vie, etc. Vue la composition du groupe, constitué de prêtres proches par l’âge, l’ordination et l’amitié sacerdotale, avons régulièrement les nouvelles les uns des autres et nous rencontrons en dehors des cadres formels et organisés. En plus, le document du Frère Aurelio, responsable international, nous a permis d’approfondir la connaissance des aspects fondamentaux de la fraternité Iesus caritas.

A Dédougou, la fraternité rencontre deux difficultés majeures : la difficulté du temps après que tous les plannings ont été élaborés et la difficulté financière pour répondre aux besoins de fonctionnement de notre fraternité. Par conséquent, nous avons émis l’idée de profiter des rencontres diocésaines de la fraternité sacerdotale ou d’autres rencontres pour tenir certaines activités.

Diocèse de Ouahigouya

Grâce au concours de l’Abbé Jean, venu à la rencontre diocésaine, la fraternité s’organise mieux. On peut dire que cette venue a relancé voire redonner du tonus à la fraternité sacerdotale. Aujourd’hui, la fraternité compte une dizaine de membres dispersés par la mission. C’est la grande famille qui se retrouve chaque samedi à l’Evêché pour une heure d’adoration. Il y a deux sous-groupes : à Ouahigouya et à Bam. L’Abbé Adrien est le responsable du premier sous-groupe et l’Abbé Omer, le responsable du second. Nous vivons la douleur de la séparation d’avec l’Abbé Mathieu SAWADOGO, le 1er mai 2015. L’Abbé Gustave était présent au titre de la fraternité sacerdotale. Merci de votre communion et que, par la miséricorde de Dieu, l’âme de notre frère repose en paix.

Diocèse de Kaya

Le passage de l’Abbé Jean, en janvier, nous a rassemblés. Nous sommes une dizaine de prêtres à former la fraternité Iesus caritas et Il y a un bureau fonctionnel. Mais il n’y a pas eu, pour le moment, de rencontre. Celle qui avait été programmée n’a pas pu se tenir. La fraternité est constituée majoritairement de jeunes prêtres.

La branche laïque nous épaule fortement. Le dimanche 31 mai se célèbrera le 75ème anniversaire de la congrégation des petites sœurs de Jésus à Kaya. Tout le monde y est convié !

Fraternité du Grand Séminaire de Kossogê (Ouagadougou)

Nous sommes deux. Il n’y a rien de particulier, en raison des programmes personnels. Il serait bien de créer un cadre de rencontres avec les prêtres de l’archidiocèse de Ouagadougou.

Archidiocèse de Bobo-Dioulasso

Les membres de la fraternité sacerdotale Iesus Caritas échangent des nouvelles entre eux. Nous avons à faire des efforts pour nous retrouver. Le responsable est l’Abbé Fernand SANON. Le groupe est composé de : l’Abbé Emmanuel SANON, l’Abbé Jean Emmanuel TRAORE, l’Abbé Joachim BINGBOURE, l’Abbé Ghislain SOME et l’Abbé B. Ernest SOME

Quelques apports consécutifs à la présentation de la vie des fraternités diocésaines

Le fait d’être jeunes dans la fraternité n’est pas un problème. On encourage les fraternités numériquement importantes à se subdiviser en petites fraternités pour faciliter la révision de vie. Les moyens de communication ne remplacent pas les rencontres physiques, mais facilitent la communication. Il faut toujours travailler pour que la fraternité ne s’arrête jamais avec les rencontres.

Propositions pour une bonne marche de la fraternité

  • Que les responsables diocésains aient des contacts entre eux !
  • Faire des rencontres dans les différents diocèses pour faire connaître la fraternité sacerdotale aux différentes communautés diocésaines, y compris la branche laïque.
  • Du 28 soir au 29 décembre 2015 midi : Assemblée générale à Kaya.
  • Ne pas exclure la possibilité de participer aux sessions ordinaires avec les laïcs, les retraites, les éventuelles visites du Frère responsable international, etc.

Réorganisation de la fraternité : renouvellement du bureau ?

L’Abbé Jean ZOUGOURI a fait part à l’assemblée des difficultés de fonctionnement du bureau actuel. Les anciens membres étaient : l’Abbé Dieudonné OUEDRAOGO, actuellement Responsable du Service Administratif et financier de l’Université Catholique de Bobo-Dioulasso, l’Abbé Modeste SANOU en service à la paroisse de Dapoya (Bien engagé dans le Renouveau Charismatique, maintenant) et l’Abbé Jean ZOUGOURI (responsable qui se bat seul). Sur cette question, les participants à la rencontre ont suggéré à l’Abbé Jean ZOUGOURI d’entrer en contact avec les anciens membres du bureau pour savoir ce qui les empêche de jouer leurs rôles. Et alors, nous procèderons au renouvellement du bureau lors de l’assemblée générale.

Informations relatives à l’organisation du centenaire de la mort de Charles de Foucauld en 2016 (données par l’Abbé Gustave)

Une rencontre s’est tenue à Ouagadougou. Dans l’attente du rapport définitif, les idées suivantes ont été émises :

  • Lancer une année jubilaire en décembre 2015
  • Faire connaître Charles de Foucauld et approfondir sa spiritualité
  • Confectionner des pagnes
  • Constituer un comité ad hoc pour trouver un thème et faire des propositions

Cotisations

Elles s’élèvent à 10 000 F par personne et par an. Comment les rassembler ? Par diocèse, avant le 30 novembre 2015 !

Divers

Notre confrère Mathieu SAWADOGO de Ouahigouya est décédé le 1er mai 2015. Toutes nos condoléances à la fraternité de Ouahigouya.

Notre frère Jean KROSS qui était à Niamey est rentré en Europe pour toujours. Il est parti avant Pâques.

Nous aurons une rencontre internationale de la fraternité à Viviers en France du 13 au 17 juillet 2015. Tous les responsables nationaux ont été invités.

Dans la mesure du possible, nous prendrons part au jubilé d’albâtre des petites sœurs de Jésus à Kaya le 31 mai 2015.

La rencontre a pris aux environs de onze heures par la célébration eucharistique et le déjeuner. Dieu bénisse notre fraternité !

Abbé Stanislas SOW
Secrétaire de séance

ASSEMBLÉE EUROPÉENNE VÉRONE 2014

MESSAGE DE L’ASSEMBLÉE EUROPÉENNE VÉRONE 2014

Dans le splendide paysage de Sezano, près de Vérone, au milieu des vignes et des oliviers, notre assemblée a réuni, du 20 au 27 août 2014, 19 délégués de 10 pays, représentant les 1,600 membres de nos Fraternités d’Europe, auxquelles nous adressons notre cordial salut . Nous voulons partager dans ce message quelques fruits importants de notre échange .

1. Nous sommes en chemin avec le Peuple de Dieu en des temps nouveaux

Nos Églises d’Europe doivent vivre la confrontation avec l’indifférence religieuse de ses habitants, soit qu’ils aient peu à peu abandonné la foi, soit qu’ils ignorent totalement la grammaire élémentaire du christianisme.

L’Église est mise, en quelque sorte, à la périphérie de la société.

Les sociétés elles-mêmes sont déstabilisées sous les coups d’un capitalisme financier qui ignore les valeurs humaines et le souci de préserver l’environnement.

La réalité des migrations à cause du travail ou de l’asile, la présence toujours plus visible de l’Islam dans nos sociétés nous interpellent et parfois nous inquiètent.

Le ministère du pape François est en train de susciter espérance et confiance chez tous , croyants et non-croyants, et d’encourager les communautés écclésiales sur de nouveaux chemins.

2. Prêtres en chemin avec le Peuple de Dieu dans ces nouvelles situations, nous reconnaissons l’actualité du charisme du frère Charles de Foucauld.

Durant toute sa vie la passion pour Dieu l’a conduit à mettre Jésus le Christ au centre. Il a découvert dans l’Eucharistie et dans la Parole de Dieu la nourriture essentielle de sa vie.

– Sa découverte de l’importance salvifique de la vie cachée de Jésus à Nazareth l’a conduit à une vie de grande simplicité et de proximité avec les pauvres.

Sa passion pour l’Évangile “ à crier par toute sa vie” l’a conduit à privilégier les rencontres, les conversations, l’amitié et le devoir de connaitre la culture de l’autre comme chemin pour la mission.

A l’avance il a fait siennes les grandes intuitions du concile Vatican II qui sont la boussole de notre Église : la Parole de Dieu ( Dei Verbum), l’Eucharistie comme source et sommet (Sacrosanctum Concilium), la mission et le mystère de l’ Église ( Lumen Gentium) ; l’humanité concrète à aimer ( Gaudium et spes ) .

3. Dans le sillage de frère Charles nous nous sentons appelés à prendre résolument le chemin que le pape François propose au Peuple de Dieu:

Appelés à nous enraciner dans le Christ pour que nos vies aient la saveur de l’ Évangile, en redécouvarnt la valeur du “désert”.

– Appelés à prendre notre part pour que l’ Église soit “ en sortie” et devienne plus missionnaire.

Appelés à privilégier les rencontres , l’écoute, le dialogue – avec l’Islam, les autres religions et les non-croyants- pour ainsi rejoindre les “périphéries”.

Appelés à avoir un style de vie simple, qui nous rende accessible aux plus pauvres, proches du peuple, imprégnés de “ l’odeur des brebis”

Appelés à garder notre coeur ouvert aux joies et aux angoisses de notre vaste monde, attentifs au travail de l’Esprit-Saint .

– Appelés, en tant que Fraternité, à être artisans de communion dans nos presbytériums traversés par diverses sensibilités pastorales et marqués par la présence de prêtres “ venus de loin ”.

4. Durant notre assemblée

a) Nous nous sommes réjouis, dans l’action de grâce, pour la présence parmi nous de notre frère Gianantonio Allegri, récemment libéré après 57 jours de captivité aux mains de Boko Haram . Il nous a partagé “ le trésor caché dans le champ” de cette dure expérience.

b) Nous avons écouté l’expérience des Fraternités de l’Afrique francophone, qui venaient de vivre le mois de Nazareth et sont une espérance. Nous avons reçu l’appel à renforcer nos liens et nos échanges entre les Fraternités des divers continents, qui peuvent nous enrichir à travers le partage de préoccupations communes comme le dialogue avec les musulmans ( qui sera le thème d’une rencontre à Viviers du 13 au juillet 2015) ou l’expérience d’une vie fraternelle en contexte de violence.

Nous nous sommes mis à l’écoute de divers témoins ( laïcs, religieux et religieuses) de la grande famille foucauldienne : cette expérience nous a convaincu de renforcer nos liens ave elle, dans la fidèlité aux intuitions de frère Charles qui, pour l’avangélisation, comptait pleinement sur la collaboration des laïcs.

c) Dans le contexte du centenaire de la première guerre mondiale, nous avons fait une visite-pélerinage sur le Monte Grappa, où reposent 25 000 soldats de toute l’Europe morts dans les batailles : elle nous a fait ressentir l’appel à approfondir dans nos Fraternités la culture obstinée de la paix, à l’heure où “ le carnage inutile de la guerre” ( Benoit XV en 1917 ) se répète aux portes de l’Europe (en Ukraine et au Moyen-Orient : nous avons écouté l’expérience d’un frère irakien, qui nous a entrainés dans le récit des souffrances de son peuple , nous demandant de prier pour lui).

d) Devant les multiples défis et les résistances de notre temps , la parole de frère Charles nous encourage :

Les difficultés sont le signe qu’une chose plait à Dieu. La faiblesse des moyens humains devient une source de force . Dieu se sert des vents contraires pour nous conduire au port”.

 

 

Lettre de Paris

LETTRE DE PARIS
Assemblée Internationale de la Fraternité sacerdotale Jesus Caritas du 6 au 21 novembre 2012
En la célébration du 50ième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, au début de l’ « année de la foi », 47 frères originaires de 28 pays de 4 continents dont Mariano Puga et Jacques Midy membres de la Fraternité depuis plus de 5 décennies, étaient rassemblés au Foyer de Charité de Poissy près de Paris. Le délégué de RDC n’a pas eu son visa et celui du Canada a perdu son frère.
Le choix de la France était motivé par la mémoire du Bienheureux Charles de Foucauld en l’église Saint Augustin avec sa rencontre avec l’Abbé Huvelin et sa conversion en 1886 ou la Basilique de Montmartre où il vécut une nuit d’adoration avec Massignon. La France est également le berceau de notre Fraternité sacerdotale, et celle de plusieurs branches de la famille foucauldienne comme les Petites Sœurs de Jésus ou les Petites Sœurs de l’Evangile dont nous avons écouté les témoignages.
Des conférences nous ont informés sur la société française et sur la place de l’Eglise. Les immersions dans les paroisses et en des lieux particuliers de la mission nous ont permis d’appréhender la réalité d’une Eglise vivante dans un environnement sécularisé. La prière liturgique, l’adoration quotidienne, l’Eucharistie, la journée de désert ont donné à l’Assemblée une coloration spirituelle fraternelle. Les temps de convivialité, les échanges et les repas partagés ont ajouté à ce climat.
Nous remercions sincèrement les membres des fraternités de France, l’équipe internationale sortante et tous ceux et celles qui ont contribué à la réussite de notre Assemblée.
Après avoir écouté l’écho des diverses régions du monde, nous avons ressenti très fort comment la foi toujours en genèse se donne pour fonder l’Eglise de manière neuve et fournir des appels et des orientations renouvelés pour nos fraternités.

1. ECHOS DES REGIONS DU MONDE
Les différents rapports des divers pays et continents ont été enrichissants. Ils nous ont permis de créer des liens profonds entre nous et nous ont fait prendre conscience de notre complémentarité, dans le respect sincère de la diversité des réalités et l’humble reconnaissance des multiples défis auxquels nous sommes confrontés.
Les fraternités de l’Afrique sont marquées par le contexte de pays politiquement instables, économiquement faibles et socialement insécurisés, où notre présence de prêtres partageant la vie des gens est souvent perçue comme rassurante et redonne confiance. Pour nos fraternités, les longues distances et les mauvaises routes, comme le manque d’argent et de moyens matériels, rendent la communication et les rencontres moins fréquentes. Loin d’être source de découragement, ces difficultés particulières dynamisent encore davantage nos fraternités qui ne cessent d’approfondir leur identité propre et de croître en nombre par l’accueil de nouveaux jeunes prêtres.
L’Europe et l’Amérique du Nord, jouissant d’une certaine prospérité matérielle, connaissent en même temps une crise économique et financière profonde qui affecte durablement l’équilibre de vie de beaucoup de familles et développe un grand sentiment d’insécurité. Les fraternités y sont nombreuses, mais les membres vieillissent, à l’image du clergé diocésain. Cependant, des prêtres venant d’ailleurs enrichissant ces presbyteriums et nos fraternités.
Le continent latino-américain enregistre une certaine croissance économique, mais se trouve travaillé par une insécurité sociale grandissante, avec les nombreuses victimes des narco-trafiquants dans un univers religieux marqué par divers courants évangéliques. En lien avec les diverses familles foucauldiennes, nos fraternités sont entourées de nombreux sympathisants qui leur fournissent régulièrement de nouveaux membres.
En Asie, en plein développement économique, continent des grandes religions comme l’islam ou l’hindouisme, l’Eglise est en général minoritaire, mais les fraternités accueillent beaucoup de jeunes prêtres. Le dialogue avec les autres religions se développe en gardant l’identité de la foi chrétienne.
2. UNE ANNONCE DE LA FOI
Selon les endroits du monde, dans la diversité des situations vécues, la foi et l’annonce de la foi se donnent à voir différemment.
La foi prend d’abord la forme du courage de vivre, d’exister. Dans les diverses étapes de la vie personnelle et collective, il s’agit de croire que la vie tient sa promesse. Cette forme élémentaire de la foi rencontre l’universalité de l’Evangile, car tous les êtres humains se trouvent devant la même aventure, celle de croire ou non que la vie vaut la peine d’être vécue. Devant toutes les catégories du mal qui frappent l’humanité, il s’agit d’annoncer une Nouvelle de bonté radicale. Pourtant, en associant à Jésus cette Nouvelle de bonté qu’est l’évangile, on croit que le mal n’aura pas le dernier mot. C’est aussi une condition qui rend possibles la foi et la liberté de croire des personnes, en permettant que la foi puisse naitre en elles.
En fait, c’est en Jésus de Nazareth, dans sa manière d’être et de vivre, qu’on peut voir comment rendre l’Evangile présent à tous les êtres humains. Jésus a toujours dit ce qu’il a pensé et il a fait ce qu’il a dit ; il s’est toujours mis à la place de l’autre, sans pourtant quitter la sienne, dans des actes qui exprimaient sa compassion, poussée jusqu’à l’extrême, face à ses adversaires. Rendant l’évangile humainement plausible, Jésus est resté libre jusqu’à donner sa vie. Nous y lisons en écho, la vie et la destinée du Frère Charles qui a cherché à l’imiter dans sa vie et dans sa mort.
Cette imitation de la vie de Jésus dans la proximité et l’hospitalité, dans l’itinérance et la liberté par rapport à soi-même engendre une Eglise toujours en genèse. L’Eglise nait où la foi s’engendre. Dans les rencontres élémentaires, dans l’hospitalité et les attitudes d’accueil, se réalise la figure du passeur. En relisant les Ecritures, le passeur, qui peut être l’un de nous, donne une dimension visible à la foi, en reliant les sacrements aux signes messianiques de Jésus. Une communauté, même pauvre et petite, découvre alors, que la fraternité qu’elle vit dépasse ses frontières d’espace et de temps ; quand elle passe le seuil de la contemplation dans la liturgie et l’adoration, lui est révélé que le Corps du Christ se construit en elle, et qu’elle s’insère dans l’immense peuple de Dieu, l’Eglise, marchant vers Dieu.
Nous avons mieux compris que les réponses aux plus vastes défis du monde se révèlent dans les gestes du quotidien. Quand les communautés chrétiennes se rendent transparentes à l’évangile, elles relativisent leurs soucis internes et dans un mouvement lié à l’Incarnation, vont se risquer en témoignant de leur solidarité avec les plus fragiles des humains. Reconnaissant la singularité de chaque personne, par des liens d’amitié et de proximité, elles vivent l’altérité sans crainte et s’ouvrent à l’universel. L’hospitalité vécue devient le lieu de la révélation de Dieu qui se donne à voir dans l’incognito des rencontres et singulièrement dans la rencontre de l’exclu.
Ainsi, l’Eglise, qui peut pour diverses raisons disparaitre en tel ou tel lieu, prend en maints endroits une figure de diaspora ; elle ne cesse d’être naissante là où la foi émerge à nouveau, la mettant en position de servir le bien commun et le lien social. On trouve là l’expression pour aujourd’hui de la Nouvelle de bonté de Jésus lui-même, qui nous a atteints en fraternité et que nous voulons vivre en recevant ses appels renouvelés.
3.- APPELS ET ORIENTATIONS POUR NOTRE FRATERNITE.
Dans cette Assemblée Internationale, nous avons fait l’expérience de la diversité, de la différence et de l’originalité des représentants des différentes fraternités, selon nos cultures propres. Nous avons vécu la joie de la communion et de la communication, dans l’Esprit de Jésus de Nazareth. Mais qu’en est-il de tous les autres, qui ne connaissent pas le Christ Jésus ? Et s’ils le connaissent ou ont entendu parler de Lui, comment l’assument-ils dans leur vie quotidienne ?
La globalisation actuelle et ses zones de fractures nous donnent d’expérimenter la présence de l’autre différent de nous, provocant des réactions d’accueil, de refus, de peur. Alors, comment nous rencontrer ?
Aujourd’hui, le débat d’ordre éthique concernant l’injustice rencontre des résistances chez beaucoup. Pour construire un monde qui soit un foyer pour tous, à partir de nos originalités, et sans exclusion ni domination des uns sur les autres, quelle est notre apport, en tant que Fraternité ?
Notre idéal, c’est de vivre l’absolu de Dieu, l’amour de Jésus-Christ, à la manière du Frère Charles, comme fruit de l’Esprit, dans la proximité, la présence et le respect de l’autre, à partir de la petitesse, du quotidien, toujours à partir des plus faibles, des plus démunis et des plus exclus, que Dieu aime et à partir desquels il nous interpelle.
Comme prêtres diocésains, nous devons reconnaître la réalité qui est la nôtre dans certains pays : nous sommes peu nombreux, nous vieillissons, parfois mal compris dans certains presbyteriums. Mais nous voyons aussi tant d’engagement, de don de soi et de fidélité en nos frères, dans tant d’endroits du monde. Partout, nous nous sentons appelés à développer la fraternité avec tous nos frères prêtres.
Ceci exige de nous de renforcer notre vie de communauté, dans la révision de vie, l’écoute et le partage de la Parole de Dieu, unis dans l’adoration eucharistique, dans la journée de désert et le témoignage simple de la vie quotidienne, là où l’Eglise nous a placés et nous envoie comme prêtres diocésains.
Il est important que les prêtres connaissent la Fraternité comme un service sincère rendu à la vie spirituelle de l’Eglise, en fidélité à elle-même et à nos évêques. Cela, nous le devons aux pauvres.
Les frères âgés sont partie prenante de nos fraternités, ils sont pour nous des témoins de la mission qu’ils ont vécue. Nous avons besoin de leur témoignage et de leur soutien dans la prière. Nous savons aussi que les frères qui nous ont déjà quittés sont en communion avec nous.
Augmenter notre solidarité et notre sens missionnaire au niveau local et international, comme des frères universels, surtout quand la culture actuelle favorise et prône l’individualisme, provoquant la solitude et l’abandon de tant de nos frères.
Ne pas nous habituer à la réalité, mais nous laisser interpeller et interroger, à partir de l’Evangile et de la sagesse des pauvres. Prendre le chemin de Jésus en exerçant l’autorité comme service.
Être signes d’accueil gratuit et amoureux avec les migrants, les réfugiés et les exilés que le système mondial actuel génère, en reconnaissant l’apport qu’ils nous offrent, plus que les difficultés qu’ils suscitent. Reconnaître toutes les nouvelles formes d’esclavage qui se présentent, qui soumettent et qui aliènent tant de nos frères, faisant d’eux des objets avalés par le système dominant qui privilégie seulement quelques-uns.
Notre grande souffrance et notre honte par rapport aux abus sexuels commis par certains prêtres nous ont rendus plus humbles et plus fidèles à Dieu. « Tenez-vous éveillés ! »
Mûrir, croître et vivre dans la vie en fraternité. Le fait de se retrouver seul ou isolé ne doit être qu’une exception, qu’il s’agit de surmonter avec promptitude. Cela est notre force majeure, qui nous aide à discerner avec d’autres ce que Jésus-Christ nous dit aujourd’hui. C’est l’aide la plus efficace pour affermir notre propre vocation dans le monde, dans l’Eglise et en notre environnement.
Témoigner silencieusement par une présence réelle, par une vie de prière qui unit la foi et la vie, dans l’action solidaire quotidienne, même simple, est la réponse la plus appropriée à tout fondamentalisme qui obscurcit l’amour de Dieu-Père et empêche la rencontre réelle et efficace, en respect avec notre propre identité. C’est bien là que nous nous retrouvons avec Jésus-Christ Ressuscité.
Nous préoccuper de la réalisation du mois de Nazareth, afin que tous les frères de nos fraternités aient la possibilité de vivre cette expérience, dans l’esprit du Frère Charles, dans l’intimité de l’amour de Jésus-Christ qui détermine notre orientation et notre action, en tant que vie fraternelle au service des pauvres et, nous laissant à partir d’eux et avec eux, conduire par l’Esprit-Saint
Enfin, il est nécessaire d’approfondir et de réaliser des rencontres régionales et continentales, afin de nous connaître et d’expérimenter la communion, dans le service des pauvres, dans le chemin que nous propose le Frère Charles, dans l’amour et la fidélité à Jésus-Christ qui nous donne la vie, qui nous rétablit dans notre dignité de fils de Dieu, et donc frères responsables les uns des autres.
Nous avons élu Aurelio Sanz, d’Espagne comme Responsable international et approuvé son équipe composée de Jean François Berjonneau (France), Mark Mertes (USA), Emmanuel Asi (Pakistan), Mauricio Da Silva Jardim (Brésil), Félix Rajaonarivelo (Madagascar).

Conclusion
En ces années où nous commémorons le Concile Vatican II, souvenons-nous que des aspects de la spiritualité du Bienheureux Charles de Foucauld se retrouvent dans des textes conciliaires et que la famillefoucauldienne, dont nous faisons partie, contribue à la naissance de l’Eglise de notre temps répartie sur toutes les nations, pour la rendre accessible à tous les hommes. Témoins et porteurs de l’Evangile de la bonté, dans des fraternités toujours en genèse, avec la place originale de notre charisme et de notre vocation, nous rendons présent aux hommes ce Dieu d’amour qui s’est fait frère en Jésus de Nazareth.