Rencontre avec Jean Michel BORTHEIRIE au Burkina Faso, janvier-février 2015

bf-201501-01Quelle joie me trouver avec Jean Michel au monastère Jésus Sauveur de Honda au Burkina Faso! Il aidait les moines dans sa formation théologique pendant un mois. Nous, les coopérants espagnols du projet WEND BE NE DO, María, Carlos et moi, de la Fondation Tienda Asilo de San Pedro, nous nous sommes arrêtés avant d’atteindre le projet à Bam pour saluer les frères du monastère. Nous partageons la table et la prière. Nous invitons à Jean Michel et la communauté à participer le dimanche, février 1, lors du Festival des enfants du projet, avec la bénédiction du nouveau centre polyvalent. Une surprise que nous rempli de joie retrouver ce frère dans l’Afrique profonde.

bf-201501-02Le monastère Jésus Sauveur, fondé par le petit frère Emmanuel KOLMOGO, déjà décédé, ensuit la spiritualité de Saint Bernard et de Charles de FOUCAULD, et il est ouvert aux personnes de passage, avec des lieux de silence et de prière. Le style simple et humble, incarné dans la réalité du Burkina Faso de quelques hommes qui suivent Jésus, est son meilleur accueil. Jean Michel a aidé dans leur formation et a partagé son travail quotidien, puisque le monastère a une maintenance autonome et il y a des champs cultivés qui entourent les petites maisons qui composent cette enceinte monastique.

bf-201501-03Le 1 février nous avons commencé le jour de réception de près de deux cents enfants, les adolescents et les jeunes aidés par le projet, certains pendant une dizaine d’années quand nous l’avons commencé, dans l’esprit de la fraternité avec le slogan “ÊTRE AVEC”,rendre le Nazareth quotidien avec les touchés et vivants avec le VIH, dans des conditions d’extrême pauvreté. Notre surprise était voir arriver la voiture du projet avec un moine et Jean Michel, étant donné que le chauffeur bénévole avait déménagé tôt pour Honda pour les ramasser, initiative de Suzanne, la coordonnatrice de WEND BE NE DO au Burkina Faso. C’était une grande joie de partager la célébration de l’Eucharistie avec Jacques, prêtre, qui travaille dans le laboratoire du Centre médical diocésain de Bam, avec Jean Michel et les adultes et les enfants du projet, avec les chansons, danses, fête et en même temps respect. Musulmans et chrétiens avec la joie d’un même Dieu.

bf-201501-04À la fin de l’Eucharistie dominicale, nous avons décidé de bénir le nouveau Centre Polyvalent du projet, construit par la Fondation, qui rend possible de mener des activités avec des espaces mieux et pour plus de six cents personnes de tous âges, touchés par la stigmatisation du VIH, la malnutrition, la négligence sociale ou de l’école, dans le cas des enfants, beaucoup d’entre eux orphelins ou vulnérables.

bf-201501-05Jean Michel et moi, avec deux bonnes assistantes, bénéficiaires de WEND BE NE DO, nous avons béni de l’eau et les deux étaient bénissant les locaux, ouest à Jean Michel, est pour moi. Je me suis souvenu de la veillée pascale dans ma paroisse, où nous avons juste tout mouillé par l’eau de vie, de joie et d’espérance. C’est comme célébrer Pâques en Temps Ordinaire.

bf-201501-06Après nous avons donné la bénédiction finale à l’intérieur d’une des salles du centre polyvalent, avec Jacques, et nous avons commencé la fête, ou tous nous nous faisons petits et profitons les jeux, les danses, l’activité d’un arbre de la paix, fait par les plus grands, ces enfants qu’il a fait dix ans que on fait le début à WEND BE NE DO d’une étape fondamentale de leur vie, et que aujourd’hui, la plupart, ils ont recouvré la santé, la dignité, ils ont conquis la malnutrition et sont en mesure de continuer – le prochain cours débutera à l’université l’un d’eux-, les traitements et le soutien social et psychologique.

logo-wbndNous partageons le repas de fête et dans l’après-midi nous entouré par la voix de tam-tam improvisé avec grands bateaux, également dire au revoir aux enfants qui sont venus de leur village, jusqu’à à 30 km du projet; certains on resté dans le Centre, à passer la nuit et rentrer chez eux le lendemain.

bf-201501-07Personnellement a été une expérience de fraternité et un grand cadeau la rencontre avec Jean Michel dans l’un des endroits plus chers du monde pour moi. J’ai eu l’appui d’un frère de la fraternité qui accompagne dans le rêve et dans la lutte de ceux qui ont besoin de meilleures possibilités d’améliorer leur vie. Merci, Jean Michel, par «être avec» nous, pour avoir partagé Jésus et apprécié son amitié avec les plus petits. Ta expérience en Afrique dans le passé a été ta identification et ton passeport; aucun de nous nous sommes étrangers au Burkina Faso. Je me souviens quand nous prions la Prière d’Abandon à Honda, avec les moines et mes amis espagnols, à la fin de l’heure de Nona, que je me suis touché de l’universalité du message du frère Charles et l’absence de frontières dans la fraternité.

Aurelio SANZ BAEZA

Perín, Carthagène, Murcie, Espagne, le 11 février 2015

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RENCONTRE DE LA FRATERNITE SACERDOTALE IESUS CARITAS BURKINA FASO 2015

Etaient présents :

  • Cardinal Philippe OUEDRAOGO, Ouagadougou
  • Abbé Jean ZOUGOURI, Dédougou
  • Abbé Charles KALMOGO, Ouahigouya
  • Abbé Christian SORGHO, Ouagadougou
  • Abbé Gustave SAWADOGO, Koudougou
  • Abbé B. Ernest SOME, Bobo-Dioulasso
  • Abbé Paul TINGUERI, Dédougou
  • Abbé Jean-Baptiste KOUSSOUBE, Dédougou
  • Abbé Stanislas SOW, Dédougou
  • Abbé Appolinaire DIBENDE, Secrétaire Episcopal
  • Abbé Roger BAMOGO, Kaya
  • Abbé Aurelio SANZ BAEZA, Espagne, responsable international

Accueil et exhortation du Cardinal

Après la prière d’ouverture, le Cardinal a souhaité la bienvenue à tous les frères et s’est réjouit de la présence significative d’au moins six fraternités diocésaines. Il a rappelé que la fraternité sacerdotale Iesus Caritas a commencé timidement au Burkina Faso avec le Frère Emmanuel KALMOGO.

Il a invité tous les participants à vivre la spiritualité foucauldienne en actes et non pas en paroles. La spiritualité, insiste-t-il, se vit personnellement d’abord, avant de s’élargir à la dimension communautaire. Voici quelques moyens qui pourraient nous aider à approfondir notre intimité avec Jésus : forger en soi la sensibilité eucharistique, la révision de vie, la journée de désert, la simplicité de vie, etc. Il nous faut trouver les voies et moyens pour nous retrouver. La branche laïque s’organise de mieux en mieux. Quatre fraternités, au moins, existent à Ouagadougou. L’arrivée des petites sœurs de Jésus a comme donné un souffle nouveau à la vie de la fraternité.

Mot du Frère Aurelio SANZ BAEZA, Frère responsable

La fraternité du Burkina constitue une espérance pour toute la fraternité. Le mois de Nazareth sera célébré au Burkina en 2019, après l’Assemblée Générale de 2018. La première assemblée panafricaine a été célébrée en août dernier au Cameroun.

Notre fraternité sacerdotale est la quatrième organisation de prêtres dans l’Eglise catholique ; et la première des prêtres diocésains. Nous sommes presque 5 000 prêtres dans le monde entier (49 pays sur les cinq continents).

La communication, entre nous, est prioritaire. Nous sommes en communion avec tous les frères, avec le Pape pour annoncer la joie de l’Evangile. Prions sans cesse pour le Souverain Pontife : même dans l’Eglise, le Pape est considéré par certains comme démagogue, populiste.

Pour nous, c’est une grâce pour toute l’Eglise. On peut même établir un rapport entre ses intuitions et les quinze intuitions du Frère Charles de Foucauld.

Voici quelques attitudes fondamentales qui pourraient nous aider à renforcer notre appartenance à la fraternité sacerdotale Iesus Cartas :l’empathie, l’écoute, la transparence, le respect, le dévouement, l’engagement évangélique, etc. Nous ne sommes pas le centre du monde, nous sommes frères et amis de tous. Il y a 22 familles religieuses reconnues par la fraternité. Etre membre de la fraternité, c’est recevoir les autres en cadeaux et nous engager avec eux, à bâtir le règne de Dieu.

L’an 2016 coïncide avec le centenaire de la mort du Bienheureux Charles de Foucauld. Et la question que l’on se pose est la suivante : comment la célébrer ? La réponse arrive d’elle-même : selon la simplicité de sa vie, avec les plus pauvres, même avec ceux qui ne connaissent pas Jésus et qui ne croient pas en Dieu.

Intervention de l’Abbé Jean ZOUGOURI, Frère responsable du Burkina Faso

La fraternité sacerdotale Iesus Caritas se porte assez bien au Burkina. Au Burkina, nous avons des adhérents et sympathisants à : Ouagadougou, Koudougou, Manga, Ouahigouya, Dori, Kaya, Bobo-Dioulasso, Dédougou, etc.

Au Niger, la fraternité sacerdotale Iesus Caritas est forte d’environs six membres.

En raison de l’intensité de la tâche pastorale, il nous est difficile de nous retrouver régulièrement. Pour l’heure, la fraternité sacerdotale Iesus Caritas ne dispose d’une caisse en son nom. Elle a juste ouvert un compte à l’Economat de la Conférence Episcopale. Mais ce compte n’est pas alimenté.

Pour tenir les réunions, nous bénéficions énormément du soutien du Cardinal Philippe OUEDRAOGO.

Quelques informations pour finir

Recognitio : au niveau international, la fraternité n’a pas encore la reconnaissance pontificale, mais entretient de bons rapports avec la Congrégation pour le Clergé. Nous avons également une reconnaissance officielle de la conférence des Evêques de France.

Célébration du jubilé d’albâtre (75 ans) des petites sœurs de Jésus : 15 février 2015

Rappel des cotisations : 10 000 F par an par prêtre

L’Assemblée Générale de la fraternité : elle se tiendra les 07 et 08 avril 2015 au Centre Jean Paul II, à Tanghin (Ouagadougou).

Le courrier de la fraternité : comment s’abonner ? Il faut s’adresser directement au Frère Emmanuel à l’adresse suivante : enmanuel.deletraz@wanadoo.fr

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Fait à Ouagadougou le 02 février 2015

Charles de FOUCAULD, lettre de 1907

 

La lettre ci-dessous a été écrite par le Père de Foucauld en 1907 !

Vraiment troublant et ahurissant : plus de 100 ans avant, une telle clairvoyance !

CharlesFoucauld1907Lettre du Père Charles de Foucauld adressée à René Bazin, de l’Académie française, président de la Corporation des publicistes chrétiens, parue dans le Bulletin du Bureau catholique de presse, n° 5, octobre 1917 :

“Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l’Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l’esprit ni le coeur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l’étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d’autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu’elle a avec les Français (représentants de l’autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle.

Le sentiment national ou barbaresque s’exaltera dans l’élite instruite : quand elle en trouvera l’occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l’islam comme d’un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

L’empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d’habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d’habitants rompus au maniement de nos armes, dont l’élite aura reçu l’instruction dans nos écoles. Si nous n’avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu’ils deviennent Français est qu’ils deviennent chrétiens.

Il ne s’agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, ½uvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ?

Exceptionnellement, oui. D’une manière générale, non.

Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du « Medhi », il n’y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libre-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’ engage à subir avec calme son épreuve; ” l’oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s’il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération “, disent-ils.

Ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu’aux Allemands, parce qu’ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d’honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles. mais, d’une façon générale, sauf exception, tant qu’ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d’un peuple étranger qu’on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ?

Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d’apostasie, un renoncement à la foi du Medhi…”

Charles de FOUCAULD

Medhi = Le Bien-aimé = le Sauveur de l’Islam

PDF: Charles de FOUCAULD, lettre de 1907