Courrier QUÉBEC-ACADIE, Mars 2014

Le mercredi douze mars courant, nous étions, Donald et moi, les invités des évêques québécois, réunis en assemblée plénière à la Maison de la Madone, au Cap-de-la-Madeleine. Notre contrat? Leur parler de la situation des prêtres au Québec. Nous l’avons fait à partir de l’expérience des Fraternités Jesus Caritas et de notre document, «À cause de Jésus et de l’évangile» Prêtres aujourd’hui. Voici le texte intégral de notre intervention, laquelle fut suivie par une période de questions de la part des évêques.

Benoît Hins
Membre du Trio

PDF: Édition Mars 2014 – Courrier Québec-Acadie

LETTRE DE PÂQUE, AVRIL 2014 – FRÉRE RESPONSABLE

LETTRE DE PÂQUE, AVRIL 2014

FRÉRE RESPONSABLE

Chers frères,
ce n’est pas facile d’écrire une lettre de Pâques, qui est toujours un message de grande joie, au moment même où nos frères sont privés de liberté. Déjà, vous savez que la Soeur Gilberte, de la congrégation Notre Dame de Montréal, canadienne, et deux prêtres italiens, du diocèse de Vicenza, -Giampaolo et Giannantonio, qui est membre de notre fraternité- sont actuellement séquestrés. La fraternité du Cameroun souffre et nous tous, nous souffrons : leur congrégation, leur diocèse, leurs familles, leurs amis, jusqu’à ce qu’ils reviennent, en bonne santé, eux qui ont tout donné pour les autres, par amour de Jésus, en « évangélisant par leurs vies » comme le disait Frère Charles de FOUCAULD. Actuellement nous ne savons rien, mais nous leur envoyons toute notre affection et notre appui dans la prière. Nous prions pour eux et pour leur libération. Une grande accolade à Grégoire CADOR et à tous les frères et fraternités Charles de FOUCAULD au Cameroun.

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En janvier dernier, j’ai participé à la retraite de Cuernavaca avec la fraternité du Mexique où j’ai connu pour la première fois des frères qui sont « un évangile en marche » par leurs vies, leurs engagements en faveur des autres, par la façon dont ils vivent dans des situations risquées et la réponse qu’ils donnent dans leur proximité avec le peuple. J’ai
beaucoup aimé le style de fraternité qu’ils vivent.

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Une grande joie pour toute la fraternité a été la nomination de Philippe OUEDRAOGO, archevêque de Ouagadougou, Burkina Faso, comme cardinal, le 22 février dernier. C’est lui qui a initié la fraternité dans cette zone du Sahel africain. Spécialement pour la fraternité burkinabée et l’Église de ce pays, cela a donné un élan pour grandir en tant que chrétien, et se sentir en communion ecclésiale.

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J’ai rencontré plusieurs frères, le matin du 10 février et Philippe également, partageant la réalité et les projets de la famille Charles de FOUCAULD, où les prêtres, les laïcs, et les petites soeurs de Jésus se réunissent au moins une fois par an, pour une retraite en commun, en plus d’autres rencontres dans les diocèses, ou par des événements particuliers.

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En janvier en Brésil de nombreux frères ont vécu le Mois de Nazareth, aidés par les fraternités Charles de FOUCAULD. Ce fut un moment de grâce et un important stimulant pour suivre Jésus. L’animateur était José ANCHIETA.

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Un autre Mois de Nazareth a eu lieu en février au Chili, mêlant frères argentins et chiliens, un temps de grâce et d’intense vie fraternelle, sous la conduite de Fernando TAPIA. Cette expérience de partage entre prêtres de deux pays, où les fraternités sont engagées dans l’évangélisation et dans la mission comme présence vivante de Jésus, a été vraiment extraordinaire. Ensuite au Chili, avec le tremblement de terre et le tsunami dans le nord, et l’incendie à Valparaiso, les frères ont souffert avec les gens, vivant à leurs côtés, aidant, accompagnant, se mettant au service de celui qui a tout perdu, et transmettant espérance et force. Je leur adresse au nom de toute la fraternité internationale, une grande accolade et un salut très affectueux.

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Le Mois de Nazareth est le moyen de s’engager à suivre Jésus, dans la fraternité ou à l’extérieur. C’est une école de prière, de contemplation de la vie des frères, c’est quelque chose de familial, à partir de ce que Dieu nous donne chaque jour, des cadeaux qu’il nous fait pour marcher unis à Lui et aux autres, pour ne pas nous sentir seuls et isolés dans la pastorale, la vie spirituelle, l’engagement auprès du peuple. Nous ne marchons pas séparés; nous nous unissons. Nous ne vivons pas sur une autre planète, éloignés du monde; nous sommes immergés dans la vie avec ses joies et ses souffrances, dans un travail qui construit un monde de paix et de justice.

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Le prochain mois de Nazareth aura lieu au à l’Irlande et au Cameroun, en juillet, avec la participation de beaucoup de frères africains, avec au terme la Première Assemblée Pan-Africaine de la fraternité. Dès maintenant nous unissons nos prières pour tous ces frères qui viennent du pays avec de gros problèmes de paix, de pauvreté, d’instabilité politique, où le Christ est dans le sanctuaire du coeur de celui qui souffre, ou se rejoint dans le pain partagé pour la fête des pauvres, des humbles, de ceux qui sèment l’amour malgré leur douleur.

Qu’en cette Pâque 2014, nous annoncions la joie de croire et de suivre Jésus, dans l’espérance d’un changement du système qui rend esclave l’être humain, en aimant sans frontières, et nous laissant oindre de l’huile de la joie, comme le Pape François l’a dit lors de la messe chrismale, Cette huile de la joie qui doit nous « imprégner » et qui doit « marquer » tout ce que nous faisons, nos relations humaines la douleur et l’espérance des victimes au Chili, des gens qui souffrent en Ukraine, Corée du Sud, Nigeria, République Centre-Africaine … l’huile du Christ qui sauve, dans notre ministère de service et de présence silencieuse auprès des plus défavorisés.

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Notre Pâque comporte aussi une attitude personnelle, en lien avec le Christ, notre force , et une position collective face aux causes de n’importe quelle injustice qui enlève à l ‘homme sa liberté, ou le manipule pour le maintenir esclave de l’argent, des intérêts des grands lobbies du système, les lobbies du pétrole, des banques, de l’industrie, qui ne respecte pas la nature, ni les droits des peuples indigènes, les lobbies du narcotrafic, les marchands d’armes… les lobbies qui jouent sur les vies humaines et le futur de la planète, en cherchant seulement leurs intérêts. Nous ne pouvons pas baisser la tète, face à tout cela, ou simplement contempler notre nombril en nous réfugiant dans une spiritualité qui ne serait pas celle de l’Évangile.

Je vous invite à participer et à construire ensemble le site www.iesuscaritas.org en apportant des expériences, des rêves, des réalités, l’annuaire d’événements… Envoyez tout à nom courrier électronique.

Toutes les fraternités, et notre équipe internationale –Jean François, Emmanuel, Félix, Mark, Mauricio et moi : équipe qui se retrouvera pour notre assemblée annuelle à Amborovy, Madagascar en septembre prochain- vous adressent le message joyeux du Christ ressuscité, posant nos bras sur les épaules de Gilberte, Giannantonio, et Giampaolo. Qu’ils sentent la proximité de nos coeurs malgré la distance, là-bas, où qu’ils soient. Nous prions pour leur santé et leur liberté. Je suis certain qu’ils savent qu’ils ne sont pas seuls et que des milliers de gens les accompagnent dans leur joie de suivre Jésus, et de souffrir pour Lui, eux qui se sont engagés pour les plus pauvres.

carta_pascua_2014_09Un grand « abrazo » fraternel dans la joie de Pâque.

Aurelio SANZ BAEZA, frère responsable

Perín, Carthagène, Murcie, Espagne, avril 2014

(Merci, Jean-Louis, par la traduction)

Lettre de Pâque 2014 – frère responsable (PDF)

Lettre de Grégoire CADOR

Chers amis,

Voilà que l’actualité m’oblige à un nouveau courrier pour vous demander d’élargir l’espace de votre prière pour y accueillir Gilberte, Giampaolo et Gianantonio que la brutalité sauvage qui semble vouloir devenir la norme chez nous, a douloureusement rejoints dans la nuit de vendredi à samedi dernier.

C’est exactement le même scénario que pour Georges Vandenbeusch : Agression au plein cœur de la nuit par une importante bande armée, (composée semble-t-il d’après les témoins essentiellement de jeunes de 20 à 30 ans) défonçage de portes et de fenêtres, vol de voiture (réussi cette fois-ci) et arrestation des « nassaras » (blancs ou occidentaux) présents. Cette fois-ci une religieuse canadienne de 75 ans et deux prêtres italiens de 47 et 57 ans dont le plus âgé est un très bon ami de longue date, membre avec moi de la fraternité Jesus-Caritas de Maroua.

Je ne pensais pas que mon courrier de la semaine dernière était à ce point d’actualité… La situation se durcit et se répand bien au-delà des villages frontaliers… La paroisse de Tchéré-Tchakidjébé où a eu lieu l’agression est une des paroisses voisines de Tokombéré (15 kms à vol d’oiseau) et située très à l’intérieur des terres. Tokombéré se trouve même entre Tchéré et la frontière…

Ce qui veut dire que les ravisseurs sont passés par-delà Tokombéré pour accomplir leur méfait. Ils ont visiblement choisi une paroisse où la sécurité n’était pas assurée par les forces de l’ordre malgré notre insistance pour que cela soit fait partout et pas seulement là où il y a des français… Cela montre combien les auteurs de ces crimes sont parfaitement au courant (parfois mieux que certaines autorités locales elles-mêmes !) de nos situations, implantations et mouvements respectifs…

Nous avons fait samedi matin (quelques heures après l’enlèvement) une nouvelle réunion des prêtres et religieuses (camerounais et expatriés) de tout le diocèse autour de notre évêque sur la question de la sécurité. Nous y avons redit unanimement notre souci de continuer à servir l’Evangile dans ce coin de terre, avec les risques que cela comporte. Mais nous avons aussi solennellement demandé que les autorités camerounaises (qui semblent vouloir soutenir notre présence au bénéfice de la paix dans la région) prennent plus au sérieux la gravité de la situation.

Mgr Stevens a profité de la venue, ce même jour, du Ministre camerounais de la défense venu expressément transmettre la sollicitude du chef de l’Etat à la communauté chrétienne de Maroua-Mokolo pour lui faire part de notre réflexion.

Le ministre est revenu ce lundi rencontrer l’ensemble des ouvriers apostoliques (que de kilomètres parcourus pour certains..!) Sa réaction et celle du gouverneur de l’Extrême-Nord, toujours très proche de nous, nous font espérer, dans les jours qui viennent, un renforcement du dispositif de sécurité autour de l’ensemble des 41 paroisses et districts paroissiaux du diocèse, avec l’apport de nouveaux effectifs venus du Sud-Cameroun.

Je suis allé dimanche matin avec l’évêque et le vicaire général à la paroisse de Tchéré-Tchakidjébé, pour dire à la communauté si durement éprouvée le soutien de l’ensemble des chrétiens du diocèse et de ceux de leurs voisins de Tokombéré.

En ce qui nous concerne, à Tokombéré, nous avons repris le chemin de la colline Baba Simon tous les lundis matins pour y célébrer la messe à 06H00 et ce jusqu’à la libération de nos amis. Merci de vous associer à cet élan de prière.

Je ne peux pas terminer sans vous partager aussi la bonne nouvelle que nous attendions tous depuis des mois. Samedi matin, (ironie cruelle du calendrier !), nous avons reçu la nouvelle officielle de la nomination de notre nouvel évêque (Mgr Stevens, 77 ans, étant démissionnaire depuis deux ans)

Le Pape François nous envoie le P. Bruno Ateba Edo, religieux pallotin (ce sont les premiers évangélisateurs du Kamerun alors encore sous domination allemande). Mgr Ateba, âgé de 50 ans ans, fils du Sud Cameroun, était recteur de la basilique de Mvolyé à Yaoundé (c’est là que le Pape Benoît XVI a évoqué la figure de Baba Simon comme modèle pour les ouvriers apostoliques en 2009 !). Il était aussi président de la conférence des supérieurs majeurs du Cameroun depuis 2012. Formé au Cameroun, au Rwanda et en Allemagne, il est le premier camerounais nommé à la tête du diocèse de Maroua-Mokolo, succédant à un français, Mgr Jacques de Bernon (1973-1994) et à un belge Mgr Philippe Stevens (1995-2014).

Nous prions pour qu’il sache continuer l’œuvre entreprise par les fondateurs et nous guider dans le droit chemin au milieu des épreuves.

Aujourd’hui, je n’abuse pas plus de votre patience…

En vous souhaitant une belle et fructueuse Semaine Sainte, je vous redis :

« Nous sommes ensemble ! »

Grégoire

Lettre Fraternité Burkina Faso Février 2014

FRATERNITÉ SACERDOTALE IESUS CARITAS
BURKINA FASO
LETTRE DU FRÈRE RESPONSABLE, FÉVRIER 2014
Chers frères,
merci bien de toute votre attention et accueil le passé
10 de Février à Ouaga. La présence et participation de Mr Philippe c’était un
attrait pour la fraternité en tenant en
compte de son agenda si complet. Merci
d’être parmi nous !
Merci aussi à Stanislas par le
rapport et à Jean pour la coordination
national, en animant les fraternités de
Burkina. Bon courage et merci de ta
préoccupation par les autres.
Le travail de chaque jour dans le
projet WEND BE NE DO, depuis notre
Fondation à l’Espagne, me portent
chaque année à votre pays où je suis comme chez moi. Je me trouve étranger,
je pense, seulement pour le couleur de ma peau. Partager avec les autres
coopérants espagnols la vie des personnes, adultes et enfants, affectés par le
VIH à WEND BE NE DO, en ce cas les frères et soeurs plus abandonnés et
petits, à la course des intuitions du
frère Charles : aller en descendant,
chaque fois plus bas, où sont ces
amis de Jésus. Ça veut dire qu’il faut
aussi descendre dans notre status
comme prêtres, laisser Dieu être
Dieu, en fuyant de fausse humilité,
des médailles personnelles ou bien
de que tout doive tourner autour de
nous-mêmes, en étant au même
temps maîtres et bergers par compte propre, sans écouter aux autres et
écouter le Seigner dans l’adoration ou la journée
de désert. Dieu nous appelle à changer.
Être membres de la
fraternité sacerdotal Iesus Caritas c’est partager
l’espérance d’un monde nouveau réveillé par
Jésus, dans le style de Nazareth dans notre vie,
lue par les frères à la révision de vie et les
chrétiens de notre communauté, parce que
selon nous vivons, sera-t-il la manière que
beaucoup de gens verront Jésus. Crier Jésus
avec la vie (Charles de FOUCAULD) c’est le
meilleur témoignage de notre foi chrétienne : si nous sommes près de les
autres, à côté desquels ils souffrent, comment nous vivons… C’est pour ça que
Dieu nous appelle toujours, chaque jour nouveau à vivre selon l’Évangile pardessus
de notre image social, clérical, de prêtres « propriétaires « d’une
communauté ou avec de pouvoir.
C’est très important faciliter les rencontres de fraternité,
bien diocésaine ou bien national, et s’il est possible mensuellement. Ça donne
richesse fraternelle et encourage aux frères dans la
joie de la foi de Jésus. Le rencontre de fraternité est
un rencontre de famille, non d’un group spirituelle qui
cherche la voix de Dieu à son propre nombril. Le
rencontre a la richesse de partager la vie des frères,
adorer le Saint Sacrement, -présence de Jésus-,
célébrer ensemble, nous écouter dans la révision de
vie –pas pour raconter succès pastorales- et confier
les uns aux autres. Et s’il est précédé par la journée
de désert –silence, écouter Dieu dans le vide, sans
rien- nous donnera chaque fois plus d’style de Nazareth, car Dieu parle dans le
silence, dans tout cela qui ne brille pas, dans les coeurs des pauvres.
À la fin du Mois de Nazareth africain à Cameroun nous
aurons la première Assemblée Panafricaine de la fraternité. Félix de
Madagascar et les coordinateurs feront les dernières appelles, je crois, au
moitié du mois de mars. Ça sera une opportunité unique de mettre ensemble
notre espérance et les défis des fraternités dans les Églises africaines.
Comment nous nous pouvons aider ? Que-est-ce que nous avons en
commun ? Quelles réalités nous vivons dans nos lieux peut être en climat de
violence, en pauvreté, en situations
de graves problèmes par déplacés
par la guerre, ou menacés par
fondamentalismes religieux ?
Merci pour être là.
Merci à Mr Philippe pour introduire
la fraternité en Burkina Faso et son appui à tous. Toute la fraternité mondiale
est très joyeuse par leur nouveau service comme cardinal de notre Église
Catholique ; le 22 nous serons unis dans la prière et la célébration. Bonne
décision du pape François…
Mes frères, recevez mes embrasses les plus fraternelles et que
Dieu et frère Charles nous bénissent à tous.
Aurelio SANZ BAEZA, frère responsable
Perín, Carthagène, Murcie, Espagne, 20 février 2014

Lettre D’Avent 2013 Frère Responsable

LETTRE D’AVENT 2013
FRÈRE RESPONSABLE FRATERNITÉ SACERDOTALE IESUS CARITAS
Chers frères,
quand vous recevrez cette lettre, nous serons en train de célébrer la
« Pâque » de frère Charles et l’entrée en Avent, ou bien ce sera déjà passé. Pour notre Eglise, le frère Charles est d’une actualité indiscutable. Ce n’est pas seulement un message spirituel, une façon de vivre la foi : c’est la façon
de vivre. Vivre Nazareth en lien avec croyants et non croyants,
dans sa propre culture ou dans une autre totalement différente, être présence du Christ vivant, non pas tellement par des signes religieux mais par la proximité aux personnes qui nous entourent, sans chercher à être quelqu’un d’extraordinaire…
En accord avec le charisme de frère Charles, le
pape François dit que nous devons aller aux « périphéries »,
où l’on n’entend pas parler de Dieu, où se trouvent les gens les
plus abandonnés, qui n’expriment même pas le désir de
connaître Dieu, ou qui vivent leur foi à partir de religions différentes de la nôtre, ou encore dans ces lieux où le dieu-argent impose ses normes et son culte. Chacun de nous sait bien ce que sont ces périphéries. Le langage et le message du pape touchent vraiment les pauvres et incommodent beaucoup d’ecclésiastiques et de puissants. D’autres pensent que ce pape est un démagogue et un populiste…Les réformes ne plaisent pas toujours à tout le monde car elles nous tirent de notre confort et de nos habitudes. C’est un appel à vérifier si nous-mêmes nous acceptons d’être réformés, recyclés, convertis, et à regarder quelles résistances il y a en nous- mêmes. Retourner à Nazareth, devenir pèlerins, même si nous vivons dans la même maison.
Nous suivons avec préoccupation la situation de frères en ce moment difficile dans leur pays pour diverses raisons : aux Philippines, en Centre-Afrique, au Honduras… Prions pour eux et leur communauté.
En juin j’ai participé à la retraite spirituelle de la fraternité argentine et en octobre avec les frères du Chili. Ces frères latinos sont courageux et combatifs. Avec joie et espérance, ils sont prêts à collaborer à la préparation de la prochaine Assemblée Panaméricaine, peut-être en 2015. En janvier 2014, je rencontrerai pour la 1ère fois la fraternité du Mexique lors de sa retraite annuelle et ce sera un moment important pour renforcer les liens avec ces frères. La fraternité italienne m’a accueilli en tant que pèlerin à Loreto, Ancona, en novembre, et j’ai pu partager avec eux leurs situations, rêves et inquiétudes. L’expérience de frères plus âgés qui étaient présents aux débuts de la fraternité, a
été pour moi une grande leçon d’humilité et de sagesse.

Quel meilleur moment que l’Avent pour se réserver une journée ou plus de désert, en disposition d’écoute, donnant du temps au Seigneur dans la solitude, en mettant notre confiance en lui plutôt que dans nos « montages intérieurs ». Giovanni ZANINELLI, frère italien de la fraternité m’a
fait part de ses réflexions après une journée de désert
à Loreto durant l’assemblée :
« Le silence était le lieu de Dieu, mais je
ne pouvais pas entendre sa voix ; il me semblait
sentir dans mon esprit un grand vide, mais en même
temps du calme et de la sérénité : un signe de la
proximité de Dieu, de sa présence. Sans doute que
Dieu parle ainsi. Quand Dieu ne parle pas c’est que nous ne lui donnons pas l’opportunité de parler. Nous remplissons tout le temps de nos demandes et de nos préoccupations. Nous parlons et ne laissons pas parler. Donc souvenons-nous de la petite phrase de Samuel -Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute – Dieu ne parle pas car nous ne savons pas attendre et mettre notre confiance dans sa parole ».
Le désert est fondamental pour notre vie intérieure et notre vie de fraternité. Le désert et l’adoration nous font grandir dans l’amitié avec Jésus et dans l’amitié avec les autres. Une fraternité d’amis-frères, c’est un petit cénacle où nous nous réunissons non seulement pour prier, mais aussi pour relire notre vie et permettre aux autres de lire dans notre cœur ; c’est un moment de contemplation.
La dernière semaine de novembre, nous avons vécu la rencontre de la Famille de Charles de FOUCAULD de l’Andalousie et de Murcia en Espagne. Marc HAYET qui fut prieur des petits frères de Jésus nous accompagnait et il a pris ce thème : « Se faire petit pour se faire frère ». L’expérience des fraternités, la rencontre des personnes, le fait de prier ensemble, de partager la joie et la parole, d’écouter Marc, tout cela nous a aidé à approfondir spirituellement le message, les options et la vision du futur de frère Charles. Le témoignage d’un compagnon de
travail musulman nous a impressionnés : « Si je veux pardonner, je dois changer toutes mes lois intérieures !
» C’est tout pour aujourd’hui !
Saint et vivifiant Avent à vous tous. Joyeux et fraternel Noël. Que notre vie rende heureux les autres. C’est mon souhait le plus sincère auquel je joins un « abrazo »fraternel pour chacun d’entre vous.
Aurelio SANZ BAEZA, frère responsable Perín, Carthagène, Murcia, Espagne, 26 novembre 2013
(Traduction de Jean-Louis RATTIER ; merci bien, Jean-Louis)