Chers frères,
Muito Obrigado! Mille Grazie! Merci beaucoup! Muchas gracias! Baie Dankie! Mange Tak! Vielen Dank! Mèsi Anpil! Mile Maith Agat! आपका बहुत धन्यवाद! Dziękuję Bardzo! Grazzi ħafna! Thank you very much!
« Si la seule prière que vous dites dans toute votre vie est « merci », ce sera suffisant. » Maître ECKHART
Au sortir d’une célébration de la vie après la mort en mémoire de Jésus et de la mort du pape François, qui a laissé des traces de sa vie courageuse, en solidarité avec l’association de la famille spirituelle de saint Charles de Foucauld, actuellement réunie à Tarres, en Espagne (notre frère Matthias Kiel me représente), et dans l’attente du conclave de Rome et de notre assemblée générale de Buenos Aires, je vous écris cette dernière lettre en tant que votre frère serviteur au sein de la Fraternité depuis six ans. Il y a six ans, je ne m’imaginais pas accomplir cette tâche. Je viens d’un pays qui ressemble à Nazareth, tout petit, insignifiant, à la périphérie du monde. L’idée d’en être le responsable général était à la fois bouleversante et effrayante pour moi. Mais lentement mais doucement, j’ai appris au fil des ans qu’il ne s’agit pas de moi, mais de Dieu qui m’utilise dans ma pauvreté et malgré moi. J’ai souvent lutté avec Frère Charles pour la prière d’abandon, tout en soutenant la Fraternité dans la prière, jusqu’à ce que mon cœur se soit apaisé de toutes mes illusions et de toutes mes peurs. Je ne pouvais que me souvenir de ces six années avec une profonde gratitude pour tous les enseignements, les moments d’humilité et les défis qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui, un frère universel en devenir, suivant Jésus de Nazareth sur les traces de Frère Charles.
Merci beaucoup de m’avoir confié, ainsi qu’à mon équipe, ce mandat de servir et d’animer les fraternités du monde entier, avec tous nos dons et nos limites. Notre incertitude quant à la direction de nos fraternités nous a poussés à vous écouter – à partager vos réalités et vos préoccupations – grâce à l’enquête en ligne. Nous avons ainsi constaté que notre fragilité en tant que Fraternité nous pousse à nous chercher les uns les autres avec une ferme détermination et à ne pas nous résigner à vivre notre vie et nos ministères comme des « chasseurs solitaires ». Notre fragilité est devenue un nouveau chemin vers la construction de véritables fraternités où chacun célèbre, interpelle, écoute et dépend de la croissance de chacun. Par-dessus tout, merci beaucoup pour votre témoignage de vie individuel, votre courage et votre zèle pour Dieu, les pauvres et les marginalisés, votre ferme détermination à être frère de tous pour Jésus et l’Évangile, et votre engagement à vivre la vie fraternelle en tant que prêtres diocésains, sur les traces de frère Charles. La joie authentique qui naît de la résurrection de Jésus nous entraîne tous ensemble dans un pèlerinage humble et joyeux, en tant que frères spirituels, cherchant patiemment mais courageusement ce qui nourrit nos cœurs au milieu des ténèbres et de la confusion accablantes de notre monde.
Elle nous invite à écouter avant de parler, à comprendre avant de juger, à prêcher l’Évangile par notre vie, à voir le visage de Jésus dans les pauvres, à entendre le cri de la Terre Mère et à affronter les défis de la vie avec un cœur fixé sur la venue du Royaume parmi nous. Comme les apôtres, la vue d’un tombeau vide, le cœur accablé par la confusion, la violence et la désillusion des événements, les a empêchés de percevoir la réalité avec distance, émerveillement et respect. Après la résurrection, nous ne sommes pas envoyés pour affronter le monde comme des conquérants et des petits messies qui ignorent les faibles pour laisser les forts dominer. Non, nous sommes appelés, en tant qu’amoureux, frères et amis, à valoriser chaque expérience humaine comme un lieu de rencontre, à écouter les marginalisés, à accueillir ceux qui sont méprisés, à défier les forts, en attendant avec patience et espoir qu’une vie nouvelle naisse de la bonté de chaque cœur humain et de chaque expérience humaine.
En cette année jubilaire, nous sommes invités à espérer ensemble, en pèlerins. Le regretté pape François, dans sa méditation matinale d’octobre 2013, avait donné deux icônes contrastées de l’espérance : l’ancre et les douleurs de l’enfantement. Lorsque nous sommes ancrés dans « une lagune artificielle que nous avons nous-mêmes créée… où tout est confortable et sûr. Ce n’est pas de l’espérance ». L’icône la plus appropriée de l’espérance est plutôt celle du travail de l’enfantement. La création entière « a gémi ensemble dans les douleurs de l’enfantement jusqu’à présent ; nous gémissons intérieurement en attendant. Nous attendons.» Attendre qu’une vie nouvelle s’épanouisse est une espérance authentique. L’espérance, alors, « est intimement liée à la dynamique du don de la vie », qui souvent « reste invisible et cachée aux yeux des humains ». Pourtant, nous savons que l’Esprit œuvre en nous avec douceur, douceur et patience. « L’Esprit est à l’œuvre en nous. Il agit comme une graine de moutarde, petite mais pleine de vie et de force, jusqu’à ce qu’elle devienne un arbre. C’est ainsi que l’Esprit agit. »
Que l’Esprit, Donateur de vie, continue de renouveler notre Église et le monde aujourd’hui de manières surprenantes, et puissions-nous avoir le cœur de le constater, une expérience à la fois. Sa voie sera toujours cachée sous les drames de notre époque. Pour le constater, nous devons faire preuve de silence intérieur. C’est ce que nous ont préparé nos pratiques spirituelles : adoration quotidienne, journée au désert, révision de vie et méditation quotidienne.
Voici quelques précisions pratiques pour les délégués de notre assemblée mondiale :
Les organisateurs nous demandent de payer en espèces les frais d’inscription de 675 $/625 €.
D’apporter un petit cadeau de notre pays à offrir aux frères.
D’informer Tino des détails de notre vol pour qu’il vienne nous chercher à l’aéroport jusqu’à notre lieu de réunion.
Frères, merci beaucoup. Veuillez nous garder près de votre cœur dans vos prières tandis que nous nous réunissons à Buenos Aires pour notre assemblée générale. Nous sommes réunis avec vous et pour vous.
Avec toute mon affection fraternelle,
Eric LOZADA