Luc TERLINDEN, fraternité de Bruxelles, archevêque de Bruxelles-Malines

Luc Terlinden, l’actuel vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, a été présenté cet après-midi comme le nouvel archevêque.

Pour la première fois depuis près d’un siècle (depuis le cardinal Van Roey en 1926), un prêtre qui n’est pas encore évêque est nommé archevêque. Le Bruxellois Luc Terlinden n’est donc pas encore très connu du grand public. Depuis deux ans, en tant que vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, il est le bras droit de l’actuel archevêque, Jozef De Kesel.

Terlinden est le dixième archevêque depuis la création de la Belgique indépendante. Avec la nomination de Terlinden, le Saint-Siège suit déjà le principe de nommer alternativement un flamand et un francophone.

Terlinden a 54 ans. Cela semble jeune, mais cela correspond tout à fait à l’âge de ses prédécesseurs – Danneels avait 46 ans – et des archevêques qui sont nommés dans d’autres parties du monde.

Pastorale des jeunes

Terlinden n’est passé au séminaire qu’après ses études d’économie et après une expérience professionnelle dans l’enseignement.

Il a ensuite suivi une spécialisation en théologie morale à Rome. Pour sa thèse de doctorat, il a étudié les écrits de maîtres spirituels tels que Charles Taylor et John Henry Newman. Il a acquis une expérience pastorale dans les paroisses et la pastorale des jeunes, ce qui lui a valu un engagement durable dans les Marolles bruxelloises et auprès des jeunes (en pastorale étudiante à Louvain-La-Neuve et en tant que co-fondateur du Pôle Jeunes XL à Ixelles). En 2017, il devient président du séminaire diocésain francophone et membre du conseil épiscopal. En 2021, Terlinden est devenu vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. C’est une montée raide pour quelqu’un qui mène une vie très simple en tant que membre de la fraternité sacerdotale de Charles de Foucauld, un prêtre français venu vivre parmi les Touareg en Algérie au tournant du XXe siècle.

La main droite de Kesel

En tant que vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, Terlinden est devenu le bras droit du cardinal Jozef De Kesel et une figure centrale de l’archidiocèse. Depuis, il vit avec son teckel Oscar à Malines. Les gens qui le connaissent bien le qualifient d’homme brillant, collégial et travailleur, qui a une attitude fraternelle et peut aussi s’arrêter de temps en temps pour profiter de la vie.

Dans une interview sur Kerk & Leven (7 avril 2021), Terlinden a déclaré que les Journées mondiales de la jeunesse à Rome en l’an 2000 ont été une expérience profonde pour lui, comme un pèlerinage militaire à Lourdes pendant son service militaire. Il a été élevé dans la foi et a envisagé de devenir prêtre dès son plus jeune âge, mais l’obligation du célibat l’a fait hésiter.

Synode sur la synodalité

En tant qu’archevêque, Terlinden veut se concentrer sur la synodalité. Le cardinal De Kesel a joué un rôle important dans le synode continental par sa contribution à la manière de gérer la société moderne et sécularisée et en tant que figure de pont. On peut supposer que son successeur reprendra également le flambeau.

Il a déclaré à propos du célibat dans Church & Life en 2021: «Nous apprenons aussi de plus en plus que le sacerdoce et le célibat ne sont pas nécessairement la même chose. Je crois à la grande valeur du célibat, mais on oublie souvent que la vocation au célibat est une exception. Les médias parlent beaucoup du sacerdoce célibataire, mais notre Église a plusieurs vocations en son sein. Maintenant, il s’agit d’aller ensemble sur la route.”

En septembre, Luc Terlinden attend d’abord la consécration épiscopale, pour prendre ses fonctions d’archevêque le 3 septembre 2023.

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Jacques GAILLOT, l’évêque contestataire

(Le Point, 13 avril 2023)

Monseigneur Jacques GAILLOT, évêque contestataire qui a défendu la cause des divorcés, des homosexuels et des immigrés au sein de l’Église est mort à Paris, ce mercredi 12 avril, à l’âge de 87 ans, a-t-on appris auprès de la Conférence des évêques de France (CEF).

Jacques Gaillot est décédé à la suite d’une maladie fulgurante, a précisé un proche de l’évêque. «Il est mort apaisé, serein, entouré de ses proches.» Le diocèse d’Évreux avait indiqué récemment que Mgr GAILLOT souffrait d’un cancer du pancréas.

Une relation difficile avec le Vatican

Il avait été l’évêque d’Évreux pendant treize ans, de 1982 à 1995, avant que le Vatican ne lui retire sa charge en raison de ses positions non orthodoxes au sein de l’Église. Médiatique, il détonne et agace en haut lieu, jusqu’à ce que le Vatican, «désorienté», demande aux évêques de France de faire le ménage chez eux.

Après son éviction du diocèse d’Évreux, il est nommé à titre honorifique évêque in partibus de Parténia, un diocèse de Mauritanie disparu au Ve siècle. Mgr GAILLOT fait alors de ce diocèse «virtuel» un instrument de défense des exclus (sans-papiers, SDF, etc.).

En septembre 2015, il avait été reçu par le pape François pendant près d’une heure, devant lequel il avait défendu la cause des divorcés, des homosexuels et des immigrés. «Au-delà de certaines prises de position qui ont pu diviser, nous nous rappelons qu’il a surtout gardé le souci des plus pauvres et des périphéries», a déclaré la CEF.

Engagé jusqu’à la fin de sa vie

Né le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier, dans la Haute-Marne, fils de négociants en vins, il était licencié en théologie et diplômé de l’Institut de liturgie, et fut ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé vingt-huit mois en Algérie.

«Jusqu’à encore récemment, il continuait à aller voir des prisonniers en prison, et était toujours président honoraire de Droits devant!, une association de défense des exclus et des sans-abri qu’il avait créée notamment avec Jacques HIGELIN et le professeur SCHWARTZENBERG», a indiqué un proche de l’évêque.

(NS: Jacques GAILLOT était membre de la Fraternité Sacerdotale Iesus Caritas)

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